mardi, octobre 11, 2011

Uzbek à Mirza du 10 d'octobre

Mon cher Mirza

Ce pays est décidément bien surprenant. Les impies du plus grand des partis dont il y a prétendants au titre de  calife, que son nom soit béni! viennent de provoquer des rassemblements de la multitude un peu partout dans le royaume. Au motif  de désigner les deux d'entre les six aux plus grandes vertus. Les gueux et les impies se sont dit-on déplacés en grand nombre et se sont prononcés en de multiples lieux dans toutes les contrées. C'est grande naïveté  mon cher Mirza de penser que la vertu ainsi puisse sortir du vice. On rapporte d'ailleurs que ce choix fut vénal.
Les prétendants sont donc réduits à deux. Un émir provincial d'apparence amaigrie à la mine joyeuse et l'autre du  grand nord à l'allure plus massive. Ils cherchent maintenant les appuis des quatre autres.
Le calife dans son palais et sa grande sagesse ignore cet appareil et cette multitude. Nul ne saura cette fois où en est sa pensée et si événement  plus heureux ne l'occupe tout entier.
Les courtisans s'agitent. Le premier des vizirs quelque peu embrouillé disserte sur les choses, le grand chef des pieux se répand de paroles et raille à sa coutume le vulgaire et l'impie. Le fournisseur de mots a fait son exercice que certaines gazettes reprennent avec malice.
Mais sais-tu mon ami une chose  troublante. J'ai vu, de mes yeux vu, sur étrange lucarne l'ancienne prétendante laisser couler des larmes en proie à l'émotion. Les impies sans doute ont donc aussi du cœur.


Uzbek