mercredi, décembre 14, 2011

Uzbek à Mirza de Sarkosie du 10 de décembre

Mon cher Mirza

Le calife s'est rendu  il y a peu et en grand appareil en cité militaire des bords de l'océan qui baigne notre Etat. J'y songe avec langueur les jours de nonchalance. Ses parfums, sa lumière, ses jours bénis, ta présence aussi  me manquent.
Le calife est grand homme. Il sait  habilement mettre les choses en scène et dire  à l'infini sa sublime pensée pour la faire bien entendre du vulgaire et des gueux. Sa conviction est grande et sans condescendance. Juge mon cher ami.
Le port dit de Toulon au pied d'un Mont Faron est un lieu fort d'Histoire où notre prince insigne  se plaît à  revenir, à retrouver son peuple. Celui-ci vient en foule très bien organisée, vénérer tous les ans son illustre seigneur, se réjouir bruyamment et fort spontanément à fière rhétorique. Il est des rendez-vous de grandeur et d' Histoire qui ne supportent pas  les remarques mesquines. Le calife sait bien donner aux choses leur juste dimension. Il a le verbe fort, les éléments fleuris et ses visions épiques ne souffrent point de basse polémique.
Certains épistoliers de mauvaises intentions ont beau faire observer qu'il y a contradictions entre propos d'un jour et ceux d'année passée, le sublime Seigneur en est déjà à d'autres contingences.
Il ne s'encombre point de telles perspectives. Sa pensée et son temps ne sont pas du vulgaire.
Chaque jour est mouvement et parole nouvelle. Cette étrange jeunesse est autre pure merveille qui   sans doute nourrit à son corps défendant la vile populace, sans négliger d'autant  - le ciel en soit loué! - les partisans du maître et tous les courtisans, à leurs corps acceptant.

Uzbek

lundi, décembre 05, 2011

Uzbek à Mirza

Le calife est décidément habile politique. Sa grandeur est immense et son génie sans nom trouve pleine mesure dans les affaires du monde. Sa  mesure est à taille des seules grandes choses.  Il laisse ses séïdes  vaquer aux quotidiennes.
Juge mon cher Mirza. Dans les troubles actuels causés par les finances le calife en sait long et agit en tous sens. Il rencontre banquiers, usuriers de tous poils, gens de haute finance, prêteurs de grands chemins et de toutes boutiques, décrète ses édits en un style fleuri et  avec belle prestance. Tous obéissent sans doute à ses injonctions et  prêtent zèle sans nom à ses prescriptions.
Le calife  rencontra il y a peu aux marches du Royaume, à son initiative, le nouvel occupant des palais palatins. Homme de sens moral dont on dit plus grand bien, en rupture totale avec son précédent aux mœurs fort dissolues. Il y trouva aussi la grande maîtresse teutonne dans  sa magnificence et sa  forte opulence. De ce débats à trois il en sortit paroles, tout aussitôt soumises à la basse vindicte de nos folliculaires.
Ils voient dissymétrie, reculades patentes,  parlent  de soumission aux exigences teutonnes. Un faquin osa même dans un outrage ultime voir le calife au mieux quand il rétropédale.
Tu vois mon cher Mirza l'injustice des hommes ! Alors que  le calife cherche  leur  pur bonheur ils  ne comprennent pas  tant de sollicitude.
Le calife il est vrai est d'une autre nature. Son esprit est ailleurs, dans des sphères éthérées;  son corps vit dans le luxe des seuls grands initiés. S'il semble malhabile aux choses quotidiennes c'est que tout bonnement ses ailes de géant l'empêchent d'y bien marcher.

Uzbek

vendredi, décembre 02, 2011