Mon cher Mirza
Le palais du grand calife tonne depuis quelques jours de la colère du maître. Et celle-ci est immense. Il faut dire que le grand calife est doté d'un tempérament impétueux et qu'en Sarkozie l'assemblée des très sages qui éclaire la pensée du maître pour lui donner en tous temps et en tous lieux cette sublimité et cette pertinence qui étonnent le monde entier vient de se livrer fort inconsidérément à une initiative dont le commun ne mesure pas encore tous les effets.
En effet si les sages urbains de cette docte assemblée ont toujours révélé quelque impertinence ce dernier week-end -comme on dit ici- les sages ruraux se sont mêlés eux aussi d'entrer en impertinence à l'occasion de la régénération partielle de leur aréopage.
Il faut dire qu'ici les fonctions de sage ne sont pas héréditaires et que les sages que l'on cherche de tradition dans les tréfonds de la Sarkozie désignent plus sages qu'eux à travers un exercice pyramidal curieux qu'on appelle « élection ».
Les écrivains des gazettes estiment que cet inconvénient est sans grand dommage puisque le calife de toutes façons entreprend toujours tout ce qu'il veut et que son immortelle pensée continue d'être nourrie par son habituel et grand fournisseur de mots.
Les impies ne se réjouissent d'ailleurs pas trop puisque cette extraordinaire situation est «simplement une conséquence arithmétique» rassure le grand fournisseur.
Uzbek