vendredi, février 14, 2014

Uzbek à Mirza

 De la ville du calife d'un jour du deuxième mois de la nouvelle année.
 
Tu sais mon cher Mirza que les candidatures au poste de calife se font de par ici selon des protocoles qu'on ne voit point chez nous.
Chacun des prétendants édite follicules que de ses affidés vont porter nuitamment dans les boìtes à courrier devers tout la ville. Cet usage est curieux mais dans la tradition.

On voit paraître ainsi des choses surprenantes. Laisse-moi t'en narrer quelques unes par le menu.

Les feuilles de celui qui suit traces de son père présentent son programme dans un style assez terne. Je suis peu assuré de leur grande pertinence.
La dame qui est isolée et qui se lance seule pour quérir le pouvoir a fait petit format avec drôle de couleur et très peu de blabla. On attend consistance en termes laconiques dans ses prochains envois.

Les choses ont plus de sel avec les deux suivants.

Celui des petits pains qui paraît fort civil édite grands formats où il narre sa vie avec grande romance. Comme il est peu connu il lui faut grands modèles pour montrer qui il est. Il narre son histoire de manière littéraire avec quelques photos qui sont fort convenues. A lire ses écrits on a mal à comprendre ce qu'il dit vouloir faire. Il s'intéresse à tout. Peut être simplement est-il mal conseillé et risque de se perdre à force de s'étaler.

Celui du beau château tient concept plus moderne. Il irradie sourire en pleine première page, la perruque gracieuse dans ses ondulations. Son style est élégant qui respire le luxe, le calme et grande sérénité. Comme il n'est au pays que depuis peu de mois il lui faut expliquer lui aussi d'où il vient. Sans doute doit-il craindre ne pas être indigène. Les gens de ce pays aiment être entre eux.

Il est fort besogneux à ce qu'il nous en dit et a bien réussi sa petite entreprise. Hormis ces derniers mois où il court dans la ville on en rencontre peu qui tiennent souvenir de l'avoir beaucoup vu dans les temps antérieurs. Mais il dit s'engager à bien vouloir changer et se démultiplie comme jamais par avant. Il tient boutique en ville d'où il lance ses messages pour convaincre le peuple. Beaucoup restent sceptiques.

Son bureau est de pompe avec machines modernes. Il veut être notable et montre vis sérieux sur photo composée pour le rendre crédible. Le calife d'un hameau où l'on plante les vignes qui prétend faire sa loi dans la ville du calife l'adoube fortement La choses est fort curieuse. Mais le parti qu'il tient entend par toutes forces remettre la cité en sa propriété.

Le feuillet du calife est d'un tout autre style. Il explique à son peuple comme il tient son travail pour bien l'en informer et aussi l'éclairer pour un choix judicieux. Sans doute faut-il aussi y voir brins de malice.

Je te dirai bientôt pour édification l'un et l'autre événement qui marquent la bataille où tu retrouveras tous les sus mentionnés et leurs combinaisons pour battre le calife. Il en est d'autres encore qui tiennent très petits rôles à leurs corps défendant et que j'éviterai.
Sinon le temps est tiède ce qui surprend très fort les anciens du pays.

Je t'embrasse mon cher ami et attends comme toujours de tes bonnes nouvelles et de celles du pays.

Uzbek