mardi, octobre 25, 2011

Uzbek à Mirza du 20 d'octobre

Mon cher Mirza,

Le calife est donc père. La rumeur a couru, elle en est effective. La grande concubine d'agréable figure et à voix qui enchante a enfanté d'une fille. Les railleurs ont noté de leurs  langues perfides que la gésine eut lieu auprès de sages femmes au lieu dit de la Muette. Ils y voient paradoxe.
C'est bonheur au palais, les courtisans entonnent avec grande mesure leurs hymnes de louange comme le veulent les sages qui dictent leurs conduites. Le peuple s'ébaubit en grande discrétion selon les bons plaisirs  des gazettes glacées. Le calife en effet dans sa grande sagesse sait bien peser les choses et n'expose point au vulgaire sa grande félicité. Son bonheur est intime, de la belle vertu qui fonde toute chose. Il n'est point politique, il est d'autre nature que celui que lui donne sa déjà généreuse, plus ancienne et mâle descendance.
Et les cieux sont propices! Juge mon cher Mirza des signes qu'ils nous donnent. Cette charmante enfant d'instinctive sagesse a jugé bien séant  de nous venir à  jour en dehors des tumultes provoqués par les gueux. C'est belle délicatesse et grand sens politique de distinguer ainsi les choses de l'intime de celles du public. C'est marque et vertu de grande descendance. Loué en soit notre seigneur sublime !

Uzbek