samedi, mars 30, 2013

Nouvelles d'en face (9)


   La lecture dans la presse  des comptes-rendus des séances du  Conseil Municipal permet à  intervalles réguliers la découverte des affaires de la cité. Elle offre aussi l'occasion de voir à  ces occasions regroupés en même temps et même  lieu ceux de nos amis d'en face qui prétendent aux grands rôles.
  Ne boudons pas notre plaisir à butiner dans les relations de la dernière réunion consacrée au budget et à faire  miel  à notre goût  sur  le chant des  aèdes.

  Denis Rebmann rappelle les travaux  menés pour  la ville et son adjoint M Voegelin le budget prévisionnel ( taux d'imposition inchangé depuis 3 ans, investissement de 10 millions d'euros depuis 4 ans soit une année entière de recettes et , cerise sur le gâteau,  baisse de l'endettement de la ville de plus de 50% …) Que des broutilles quoi ! Nous aurons l'occasion de  reparler en particulier  de la dernière  dans une prochaine chronique.

Et  puis ...
  Mme Dehestru y va de «sa» trame verte et de son engagement tout frais pour le retour du train. L'auteur de ces lignes se rappelle pourtant bien avoir lu un jour dans la presse que la décision de principe initiale de construire une trame verte avait été prise ...«à l'unanimité» du Conseil Municipal. Mais bon !
  M Rost ose parler de «tristesse affligeante» du budget présenté. On rit  franchement quand on se rappelle  la joie, le dynamisme des budgets pimpants dans les couleurs et la fraîcheur qui étaient ceux de sa brillante municipalité.C'est farcesque. Mais bon !
  M Dotter s'inquiète de l'absence de  «vision d'avenir» et dénonce sans rire le «manque d'ambition» du budget présenté. Age tendre et langue de bois. On a du mal à se remémorer tout ce qu'il a fait «d'ambitieux» ou même d' «ordinaire »  alors qu'il avait en responsabilité les affaires sportives à la ville. Euh ? Comment ? Rien ? Enfin pas grand chose ?
On s'étonne  aussi de le voir s'intéresser brusquement à  l'Ecole de Musique … On n'ose pas imaginer qu'il y ait corrélation entre cet intérêt subit et l'apparition photographiée du souriant directeur de la dite Ecole dans le comité de l'Association machin-bidule estampillée  UMP dont la vocation essentielle est de virer l'ignoble Rebmann des affaires de la ville. Mais bon !

Bref ça s'agite, ça clabaude et ça grenouille. On en revient encore au fabuliste ...



Les Grenouilles qui demandent un roi

Les grenouilles se lassant
De l'état démocratique,
Par leurs clameurs firent tant
Que Jupin les soumit au pouvoir monarchique.
Il leur tomba du ciel un roi tout pacifique:
Ce roi fit toutefois un tel bruit en tombant,
Que la gent marécageuse,
Gent fort sotte et fort peureuse,
S'alla cacher sous les eaux,
Dans les joncs, les roseaux,
Dans les trous du marécage,
Sans oser de longtemps regarder au visage
Celui qu'elles croyaient être un géant nouveau.
Or c'était un soliveau,
De qui la gravité fit peur à la première
Qui, de le voir s'aventurant,
Osa bien quitter sa tanière.
Elle approcha, mais en tremblant;
Une autre la suivit, une autre en fit autant:
Il en vint une fourmilière;
Et leur troupe à la fin se rendit familière
Jusqu'à sauter sur l'épaule du roi.
Le bon sire le souffre et se tient toujours coi.
Jupin en a bientôt la cervelle rompue:
«Donnez-nous, dit ce peuple, un roi qui se remue.»
Le monarque des dieux leur envoie une grue,
Qui les croque, qui les tue,
Qui les gobe à son plaisir;
Et grenouilles de se plaindre.
Et Jupin de leur dire:« Eh quoi? votre désir
A ses lois croit-il nous astreindre?
Vous avez dû premièrement
Garder votre gouvernement;
Mais, ne l'ayant pas fait, il vous devait suffire
Que votre premier roi fut débonnaire et doux
De celui-ci contentez-vous,
De peur d'en rencontrer un pire.»

Jean de La Fontaine

AT ( à suivre )