Nos amis d'en face de l'association Théodule à William étaient de sortie dimanche soir en grand charroi et apparat. Un grand moment civique.et politique. Il s'agissait d'apparaître en pleine lumière dans la dynamique de la belle victoire annoncée du OUI au référendum si magistralement mis en œuvre par la « majorité alsacienne ». Ni plus ni moins que de s'inscrire ainsi dans le vent de l'Histoire et se laisser porter dans un élan irrésistible sur les chemins éthérés de l'ivresse vers la réussite et les sommets. Peut être aussi de mettre en orbite la future tête de liste. On a ici quelque idée sur le sujet.
L'idée était en soi intéressante, symboliquement forte avec sans doute au niveau du concept quelque chose de beau relevant de l'Antique et aussi un léger souffle épique.
Ils étaient donc tous là, au premier étage de la mairie, pour faire de la présentation projetée des résultats du scrutin, la première étape de leur marche vers la victoire. Un grand moment sans doute.
Emotions, gestes de connivence, papotages, sourires plus ou moins assurés vers les uns ou vers les autres comme il sied avec juste ce qu'il faut de pudeur entendue et puis, et puis … curieusement au fil de l'apparition des résultats sourires qui s'atténuent, s'estompent, se figent, se transforment jusqu'à disparaître franchement. On en a même vu devenir rictus.
Bref l'épique tournait au pathétique. Dit autrement le décollage tournait à l'atterrissage en catastrophe, la mise en orbite au saut à l'élastique : Austerlitz devenait Waterloo !
Et l'auteur de ces lignes ne jurerait pas avoir vu , comme l'esquisse d'un imperceptible et fugace sourire, sur le visage de l''adjoint venu lire très officiellement la publication des résultats. ..