dimanche, octobre 06, 2013

Au bonheur des dames !

  
  Une petite lecture édifiante pour le week-end qui rappellera la constance dans les méthodes  et les contenus idéologiques d'une dynastie située bien à droite de notre échiquier politique.
 Trente cinq ans après on déguste avec la même gourmandise cette extraordinaire profession de foi signée du député Marcel Dassault – père de l'actuel Serge  –  parue sous la forme d'une publicité pleine page dans le journal Le Monde du 21 février 1978.

 Ça ne s'invente pas. Mesdames, à vos fourneaux !


  «Les femmes sont aussi intelligentes que les hommes : le fait qu'une jeune fille ait été reçue première à Polytechnique le prouve amplement.
 Comme les hommes, il y a des femmes au gouvernement, il y en a dans la politique, il y en a dans l'administration. Il y a des femmes chefs d'entreprise, il y en a qui font fonction de directeur, d'autres sont secrétaires de direction ou sténo-dactylos.
 Les femmes travaillent surtout dans la confection et dans l'électronique, car leurs doigts de fée manipulent bien mieux les minuscules composants électroniques.
  Mais il n'en est pas moins vrai qu'elles sont plus fragiles. Elles ne peuvent pas exercer les travaux de force qui sont réservés aux hommes et, comme elles sont plus nombreuses, cela explique qu'il y ait davantage de chômage chez les femmes.
 Si certaines femmes veulent élever leurs enfants et assurer le bien-être de leur foyer, il n'y a pas lieu de la décourager mais, au contraire, de les encourager.
 Bien entendu, la femme au foyer doit avoir la possibilité, à chaque fois que sa présence n'est pas nécessaire à la maison, - notamment lorsque les enfants sont à l'école – de s'instruire et de se distraire en se rendant dans les clubs de femmes, et surtout de mamans, qui doivent être installés dans toutes les communes. Elle pourra y apprendre la littérature française, les langues étrangères, etc.
 Cela constituera pour elle un bien autre épanouissement que de rester toute la journée debout devant un tour dans une usine.
 Les femmes des cadres supérieurs qui ne travaillent pas s'organisent entre elles pour se distraire et s'instruire. Elles se réunissent tantôt chez l'une, tantôt chez l'autre, ou visitent des musées, assistent à des conférences, etc.
 C'est un sort analogue que nous voulons organiser pour les femmes de condition modeste.
 Et puis, quel plaisir pour les femmes d'aller chercher paisiblement leurs enfants à l'école, de les ramener à la maison, de leur faire faire leurs devoirs, de leur apprendre leurs leçons, de les préparer pour la nuit, de mettre des fleurs sur la table afin que le mari, quand il revient de son travail, puisse trouver une atmosphère agréable.
 Et quel plaisir aussi de pouvoir faire ses achats sans se presser, de pouvoir choisir, de pouvoir déceler la meilleur qualité au meilleur prix, toutes choses interdites aux femmes qui travaillent.
 Plutôt que de payer des indemnités de chômage, il serait souhaitable d'accorder à la femme au foyer un supplément familial égal à 60% du SMIC pendant trois ans lorsqu'elle a un enfant, pendant trois autres années si elle en a un autre, et enfin jusqu'à cinquante-cinq ans si elle a au moins trois enfants. Au delà de cinquante-cinq ans, elle recevrait 60% de la retraite du SMIC. »

Fermez le ban !