mardi, janvier 21, 2014

Uzbek à Mirza

 
Mon cher ami


Dans mes dernières épîtres je te narrais l'extrème magnificence des fêtes du calife.
Les choses ont pris depuis une tout autre tournure

Tu sais que les califes ici ne sont point éternels. Ils doivent s'ouvrir au peuple pour asseoir leur puissance. Cela se fait par jeu qu'on appelle élections et qui ont force de loi dans les états qu'on dit démocratiques.
Chacun peut concourir.
Le calife il y a peu a fait connaître à tous qu'il veut se succéder lors d'un discours tenu devant ses gens de cour.

Les concurrents qui dans l'ombre attendaient le signal et fourbissaient leurs armes se sont précipités pour ouvrir la bataille.

On en vit un nouveau présenter son programme pour le bonheur des gens. Il est fils d'un illustre et pense tracer sillon dans les pas de son père.
Celui des petits pains connaît apparemment période de repos avant d'autres manœuvres.
Celle qui cherche posture et dont personne ne veut, annonce ses idées qui restent générales.

Celui du grand château a bien fourbi ses armes et décoche des traits longuement préparés tout en catimini et qu'il veut décisifs.

La choses est pleine de sel et mérite qu'on la narre.

Le calife avait donc parmi ses confidents celui chargé des bourses qui avait sa confiance. Le mauvais a trahi par coup de basse traîtrise. On le vit annoncer dans subtile rhétorique par toutes les gazettes qu'il soutenait un autre tout en restant fidèle à son ancien Seigneur … Les gens de bonne foi ont du mal à comprendre. La traîtrise toujours s'embarrasse de mots.

Sur affiche géante composée tout exprès, son visage irradié et tout sourire dehors sur costume d'alpaga étalait sa puissance, frisant le ridicule.
Il roule carrosse de prix d'origine allemande aux sièges tout en cuir et à grande douceur avec télévision quand il fait marche arrière. Le contraste est extrême avec le plus petit de celui du château qui ne tient que deux sièges et qui doit supporter nombre publicités sur tout ses extérieurs.
Souvent petits marquis veulent jouer les princes .

Toute la ville découvre à cette occasion que le dit vertueux et donneur de leçons a trahi ses serments devant ses électeurs. Au palais du calife les langues se délient. Elles disent qu'après tout il était serviteur et que son rôle ne consistait qu'à bien exécuter les ordres du calife.
Comme l'a dit un illustre en même position « Le calife ordonne ! Son adjoint exécute »
Certaines racontent même qu'il fut très peu présent `tout au long du mandat pour fournir son travail et qu'il ne voulait point de bureau pour poser ses dossiers malgré pièces disponibles.

Le calife quant à lui voit les choses en sagesse. Il dit que trahison est marque de faiblesse et que bonne politique nécessite vertus qui respectent parole et donnent confiance aux gens. C'est pur respect du peuple. Les mesquines manœuvres de basse politique déshonorent et desservent tous leurs protagonistes.

Voilà mon cher Uzbek ce que je voulais dire. Tu vois que trahisons sont choses universelles. Nous en avons connu nous aussi au pays et nous savons tous deux comment elles ont fini.

Je t'embrasse mon ami.

Uzbek